La stabulation des vaches laitières est au cœur des pâturages
Un nouveau bâtiment a fait son apparition au sein des prairies de la ferme du Rivetin pour permettre de conduire les vaches laitières « tout à l’herbe ».
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C’est ce qui s’appelle jouer cartes sur table. En 2020, Benjamin et Raphaël Delva ont pris la décision de transformer l’atelier laitier bio familial. D’un système en affouragement en vert au bâtiment, ils ont bifurqué vers un atelier orienté sur l’herbe pâturée pour leurs 150 vaches laitières. Le but du projet ? « Créer un système de production durable dans le temps, qui apporte confort de vie et de travail, avec une cohérence environnementale ». La clé de voûte de ce changement ? La construction d’un bâtiment, entre 2021 et 2023, au cœur d’un bloc pâturant de 60 ha. Équipé d’une salle de traite en 2x20 simple équipement, de 70 places en aire paillée et de 180 places au cornadis, il permet de conduire le troupeau au pâturagesde mi-février à fin novembre. L'édifie est complété par le bâtiment historique de la ferme pour les vaches taries et les génisses.
« Nous sommes partis d’une feuille blanche. La première étape est d’avoir un bloc pâturant d’une taille suffisante. Nous avons du racheter 6 hectares à l’endroit où se situe la stabulation », explique Benjamin. Le bâtiment est placé stratégiquement, bordé au sud par des cultures de vente, pouvant devenir de potentielles pâtures en cas de besoin. « La conception du système de paddocks, du réseau d’eau et de chemins a pris autant de temps que celle du bâtiment », soulève Raphaël. D’une durée de deux ans, les travaux ont été menés par une entreprise, tandis que les éleveurs se sont chargés de couler le béton des chemins pour mener les vaches dans les parcelles. « C’est le meilleur investissement qu’il soit. Lorsqu'il il pleut, cela évite les problèmes de pattes et les chemins abîmés ».
150 mètres de câbles pour raccorder l’électricité, forage à 120 mètres de profondeur pour capter l’eau… « C’est un chantier exigeant, il ne faut pas négliger la charge de travail supplémentaire. Nous avons pris un apprenti pendant deux ans pour nous aider sur la ferme ». Coût total des travaux ? 850 000 €, financés à hauteur de 350 000 € par deux dossiers de PCAEA (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles).
Moins de charges
Conséquence directedu passage à l'herbe pâturée, la production par vache est passée de 7 000 litres à 5 500 litres par an. Cette baisse est maîtrisée. « Nous avons moins de charges de mécanisation, alimentaires et humaines, et gagnons du temps. L’affouragement en vert était très gourmand en temps et en argent. Avec les vaches bloquées à l’auge, il fallait gérer les effluents et la paille. Nous allons rajouter dix vaches, cela de fait pas de différence au pâturage pour remonter à 800 000 litres par an". Le but ? « Sortir le plus possible de lait à l’hectare ».
Suite à la construction de ce bâtiment, tout le système a été repensé. « Nous groupons les vêlages sur trois mois, entre mars et mai, pour que le pic de lactation corresponde au pic de production d’herbe. Notre coopérative, Lact’Union, n’applique pas de saisonnalité sur le lait de printemps ». Une partie du troupeau est tarie en entrée d’hiver et part dans le bâtiment du corps de ferme. L’autre passe en monotraite et est logée dans le nouveau bâtiment.
Pâturage tournant
Les parcelles sont découpées en paddocks de 1,8 ha tout autour du bâtiment (voir schéma ci-dessus) pour permettre un pâturage tournant dynamique. « Nous changeons les vaches de paddock toutes les 12 heures pour qu’elles aient accès à la meilleure herbe possible ». Au printemps, seuls les 45 ha de prairies permanentes sont utilisés. À partir de début juillet, lorsque la pousse des prairies commence à diminuer, 15 ha de luzerne font leur entrée dans le cycle. Les vaches y passent la journée, puis sont transférées dans un paddock de prairie pour la nuit. « Nos terres sont argilolimoneuses et séchantes. L’été, il n’y a plus que la luzerne qui pousse, elle est primordiale dans notre système », explique Benjamin. Les vaches sont complémentées à hauteur de 1,5 kg de MS de méteil autoproduit et de 2 kg de MS de maïs ensilage. Du foin est apporté au pâturage à partir de mi-septembre. Les deux frères se sont lancés dans la plantation de 7 km de haies et d’arbres pour améliorer le bien-être des vaches aux pâturages.
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